Vous ressentez une douleur au niveau de votre genou qui s’aggrave quand vous pliez la jambe ? Vous avez l’impression que quelque chose ‘accroche’ ou bloque dans votre articulation ? Et si votre médecin vous a parlé d’un problème au niveau de la corne postérieure du ménisque ?
Pas de panique ! Vous n’êtes pas le premier à vous poser mille questions sur cette zone du genou qui semble si mystérieuse.
Cette région anatomique fait partie des structures les plus sollicitées de votre genou, et malheureusement, c’est aussi l’une des plus vulnérables aux blessures. Que vous soyez sportif ou non, comprendre ce qui se passe dans votre articulation vous aidera à mieux appréhender votre prise en charge.
Dans cet article, vous allez découvrir tout ce qu’il faut savoir sur les lésions de la corne postérieure du ménisque : de l’anatomie aux traitements, en passant par les signes qui doivent vous alerter. Prêt à devenir incollable sur le sujet ?
Qu’est-ce que la corne postérieure du ménisque ?
Pour bien comprendre les problèmes qui peuvent survenir, il faut d’abord savoir de quoi on parle exactement. Votre genou abrite deux ménisques : le ménisque interne (médial) et le ménisque externe (latéral). Ces structures en forme de croissant se situent entre votre fémur et votre tibia.
La corne postérieure correspond à la partie arrière de ces ménisques. Elle joue un rôle crucial dans le fonctionnement de votre articulation. Imaginez-la comme un amortisseur élastique qui répartit les pressions exercées sur votre genou lors de chaque mouvement.
Le ménisque interne, plus large et moins mobile que l’externe, présente une corne postérieure particulièrement exposée. Sa forme en ‘C’ ouvert et ses attaches solides au cartilage articulaire en font une zone de contraintes importantes. C’est d’ailleurs pourquoi les lésions y sont si fréquentes.
Cette partie du ménisque assure plusieurs fonctions essentielles :
- Absorption des chocs lors de la marche, de la course ou des sauts
- Répartition harmonieuse des pressions sur le cartilage
- Stabilisation de l’articulation du genou
- Lubrification articulaire grâce au liquide synovial
Pourquoi la corne postérieure se blesse-t-elle si souvent ?
La vulnérabilité de cette zone s’explique par deux mécanismes distincts qui touchent des populations différentes. Comprendre ces mécanismes vous aidera à mieux cerner votre situation personnelle.
Les lésions dégénératives : l’usure du temps
Dès l’âge de 35 ans environ, votre ménisque commence naturellement à perdre de sa souplesse. Le tissu méniscal devient moins élastique, plus fragile, et développe des micro-fissures qui s’étendent progressivement.
Ces lésions dégénératives débutent généralement par la corne postérieure du ménisque interne, la zone la plus sollicitée. Vous ne ressentez pas forcément de douleur au début, car le processus s’installe lentement. Les symptômes apparaissent quand la fissure devient suffisamment importante pour créer des débris ou un blocage mécanique.
Les facteurs qui accélèrent cette usure incluent :
- Les activités répétitives (course, accroupissements fréquents)
- Le surpoids qui augmente les contraintes sur le genou
- Les déformations de l’axe des jambes (genu varum ou valgum)
- D’anciens traumatismes qui fragilisent la structure
Les lésions traumatiques : l’accident brutal
Chez les sportifs jeunes, les lésions résultent généralement d’un mécanisme traumatique. Un pivotement brutal du genou fléchi, un changement de direction soudain, ou un contact violent peuvent provoquer une déchirure immédiate.
Ces blessures s’accompagnent souvent d’un ‘craquement’ audible, suivi d’une douleur vive et d’un gonflement rapide. Contrairement aux lésions dégénératives, les symptômes apparaissent immédiatement et sont généralement plus marqués.
Comment reconnaître une lésion de la corne postérieure ?
Les signes cliniques varient selon le type de lésion, mais certains symptômes doivent vous alerter et vous pousser à consulter rapidement.
La douleur postéro-médiale constitue le symptôme le plus fréquent. Elle se situe à la face interne de votre genou, vers l’arrière, et s’aggrave typiquement lors de la flexion complète ou des mouvements de rotation. Vous pouvez la ressentir en position accroupie, en montant les escaliers, ou lors de la pratique sportive.
D’autres signes accompagnent souvent cette douleur :
| Symptôme | Description | Mécanisme |
|---|---|---|
| Épanchement | Gonflement du genou, sensation de ‘ballon’ | Réaction inflammatoire à la lésion |
| Blocage | Impossibilité d’étendre complètement le genou | Fragment méniscal libre dans l’articulation |
| Ressaut | Sensation d’accrochage lors du mouvement | Frottement du lambeau méniscal |
| Instabilité | Impression de ‘lâchage’ du genou | Perturbation de la proprioception |
Votre médecin recherchera ces signes lors de l’examen clinique grâce à des tests spécifiques comme le test de McMurray ou le test d’Apley. Ces manœuvres reproduisent la douleur et permettent d’orienter le diagnostic vers une atteinte méniscale.
L’IRM : l’examen clé pour confirmer le diagnostic
Bien que l’examen clinique soit souvent évocateur, l’IRM du genou reste l’examen de référence pour confirmer et préciser le diagnostic. Elle permet de visualiser avec précision la localisation, l’étendue et le type de lésion méniscale.
Les radiographies standard, bien qu’insuffisantes pour voir le ménisque, gardent leur utilité pour éliminer une fracture et évaluer l’état du cartilage articulaire. Votre médecin peut également demander des clichés en appui pour analyser l’alignement de vos jambes.
L’IRM révèle différents grades de lésions méniscales :
- Grade 1 : Signal intrameniscal sans extension en surface
- Grade 2 : Signal atteignant une surface du ménisque
- Grade 3 : Fissure transfixiante traversant tout le ménisque
Seules les lésions de grade 3 constituent de véritables déchirures nécessitant souvent un traitement chirurgical. Les grades 1 et 2 correspondent plutôt à de la dégénérescence et peuvent être traités de manière conservative.
Traitements non chirurgicaux : la première ligne de défense
Contrairement aux idées reçues, toutes les lésions de la corne postérieure ne nécessitent pas une intervention chirurgicale. Le traitement conservateur représente souvent la première approche, particulièrement pour les lésions dégénératives.
Médicaments et infiltrations
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) constituent le traitement de première intention pour calmer la douleur et réduire l’inflammation. En cas de résistance, votre médecin peut proposer des infiltrations intra-articulaires de corticoïdes ou d’acide hyaluronique.
L’acide hyaluronique, en particulier, améliore la lubrification articulaire et peut soulager durablement vos symptômes. Ces injections se pratiquent en consultation et leurs effets peuvent durer plusieurs mois.
Rééducation et modifications du mode de vie
La kinésithérapie joue un rôle central dans votre récupération. Le rééducateur travaillera sur plusieurs objectifs :
- Renforcement des muscles quadriceps et ischio-jambiers
- Amélioration de la proprioception
- Récupération complète des amplitudes articulaires
- Correction des déséquilibres musculaires
Des semelles orthopédiques peut également vous aider si vous présentez des troubles statiques des pieds ou un défaut d’axe des membres inférieurs. Ces orthèses redistributent les contraintes sur votre genou et soulagent la corne postérieure.
Chirurgie arthroscopique : quand l’intervention devient nécessaire
Lorsque le traitement conservateur échoue ou en cas de lésion traumatique avec blocage, la chirurgie arthroscopique devient l’option de référence. Cette technique mini-invasive permet d’intervenir sur le ménisque à travers de petites incisions.
Suture méniscale : préserver quand c’est possible
Quand les conditions le permettent, le chirurgien privilégie la suture méniscale. Cette technique consiste à recoudre les berges de la déchirure pour permettre une cicatrisation naturelle. Elle préserve l’intégrité du ménisque et donc ses fonctions biomécaniques.
La suture n’est possible que si :
- La lésion siège dans la zone vascularisée (tiers externe)
- Le tissu méniscal est de bonne qualité
- La déchirure est récente (moins de 6 semaines)
- Le patient accepte les contraintes post-opératoires
Méniscectomie partielle : enlever le minimum nécessaire
Lorsque la suture s’avère impossible, le chirurgien pratique une méniscectomie partielle. L’objectif consiste à retirer uniquement les fragments instables tout en préservant au maximum le tissu méniscal sain.
Cette intervention, réalisée en ambulatoire, permet généralement de :
- Supprimer les douleurs mécaniques
- Récupérer la mobilité complète du genou
- Reprendre progressivement les activités sportives
Récupération et pronostic : ce qui vous attend
Les suites opératoires dépendent du type d’intervention réalisée. Après une méniscectomie partielle, vous sortez généralement le jour même de l’intervention. La marche est autorisée dès le lendemain, avec un appui complet selon votre tolérance.
Les fils de suture sont retirés vers le 6ème jour post-opératoire. Vous pouvez reprendre vos activités quotidiennes normales vers le 10ème jour, à condition de respecter quelques précautions durant les premières semaines.
Pour la pratique sportive, les délais varient selon l’activité :
- Sports en piscine : dès cicatrisation complète (10-15 jours)
- Vélo, course légère : 1 mois
- Sports avec pivots, sauts : 2-3 mois
- Compétition : selon l’évaluation du chirurgien
En cas de suture méniscale, la récupération est plus longue car il faut protéger la cicatrisation du ménisque. Une attelle et des béquilles sont souvent nécessaires pendant 4 à 6 semaines.
Questions fréquentes sur la corne postérieure du ménisque
Peut-on marcher avec une fissure du ménisque ?
Oui, dans la plupart des cas, vous pouvez continuer à marcher avec une fissure de la corne postérieure. Les lésions dégénératives permettent généralement le maintien des activités quotidiennes, même si vous ressentez des douleurs. Cependant, en cas de blocage complet ou de douleurs intenses, il faut consulter rapidement et éviter l’appui jusqu’à l’évaluation médicale.
Comment soigner une fissure de grade 2 ou 3 ?
Le traitement d’une lésion méniscale grade 2 est généralement conservateur : repos, anti-inflammatoires, rééducation et parfois infiltrations. Pour les fissures de grade 3, le choix dépend des symptômes : traitement médical si vous êtes peu gêné, chirurgie arthroscopique en cas de douleurs persistantes ou de blocage mécanique.
Qu’est-ce qu’une opération de la corne postérieure du ménisque ?
L’intervention chirurgicale se déroule sous arthroscopie, technique mini-invasive utilisant une caméra et des instruments fins introduits par de petites incisions. Le chirurgien peut soit suturer la déchirure (réparation), soit retirer les fragments instables (méniscectomie partielle). L’intervention dure 30 à 45 minutes et s’effectue souvent en ambulatoire.
Les lésions dégénératives évoluent-elles toujours vers la chirurgie ?
Non, beaucoup de lésions dégénératives de la corne postérieure se stabilisent avec un traitement adapté. L’évolution dépend de nombreux facteurs : votre âge, votre niveau d’activité, l’état du cartilage articulaire et votre réponse au traitement conservateur. Seules les formes symptomatiques résistantes au traitement médical nécessitent une intervention chirurgicale.




